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Bom dia à todos !

Semi-marathon de Nazaré - Portugal - par Filipe Ferreira - 9 décembre 2009.

De part mes origines, je voyage régulièrement au Portugal pour rendre visite à ma famille. Et à chaque fois que j’en ai l’occasion, j’essaie de trouver une petite course à me mettre sous les semelles… 

Au mois de novembre dernier, je suis parti en famille pour une petite semaine au cours de laquelle j’ai réussi à placer un semi. Alors permettez-moi de vous faire découvrir un (tout) petit bout de mon cher (tout) petit pays qui cache de bien beaux trésors… et de belles courses bien animées. 

Tout d’abord merci EasyJet qui nous permet de rejoindre Porto depuis Bâle/Mulhouse dans un temps de vol d’environ 2h (et sans retard !!). 

Partis le mardi, la préparation de la course du dimanche suivant s’annonçait très mal. En effet, le portugais mange beaucoup, tout le temps et même si c’est très bon, ce n’est pas toujours « light ». A peine atterris, nous voilà embarqués dans un resto typique avec au menu des beignets de morue (ben oui… c’est quasiment obligatoire !). 

Mes parents habitent une petite ville à 25km de Porto : Santo-Tirso qui s’est fait un peu connaître en France puisqu’elle a accueilli l’équipe de France de foot lors du championnat d’Europe en 2004. Les retrouvailles familiales me font un peu oublier la course et je me laisse aller me permettant même des vacances au niveau course à pied.

Escapade romantique 
Pour ce voyage, nous avons privilégié le repos. Pas de réelles visites touristiques mais on s’est quand même offert une nuit dans une « Pousada ». Mais que sont donc ces fameuses "pousadas" ? 

Le mot "pousada" vient de "pousar" qui signifie "se poser". Il s'agit donc d'établissements hôteliers de charme qui ont la particularité d’avoir été implantés dans des sites historiques : forts, châteaux, couvents, monastères. 

Les pousadas sont parsemées à travers le pays, couvrant la totalité du territoire, permettant ainsi aux visiteurs d'aller de pousada en pousada et de connaître le Portugal de façon originale, tout en séjournant dans des lieux historiques. Nous avons choisi la Pousada de Santa-Maria de Bouro qui est issue de la restauration d’un monastère cistercien du 12ème siècle. 





Le cloître 
Le restaurant


Direction Nazaré 
La semaine est vite passée et nous voilà déjà au samedi, jour du départ vers le lieu de la course. Il s’agit d’un petit village de pêcheurs touristique (surtout en été) situé sur la côte Atlantique à un peu plus de 200km au sud de Porto : Nazaré. 



















On rencontre encore ici des femmes vêtues de façon folklorique : sept jupons retenus par un gros nœud, ainsi que des chaussettes montant jusqu’au genou. Nazaré, c’est aussi des ruelles étroites, pavées de gros galets, des maisons blanches aux toits rouges. Vous pourrez emprunter le funiculaire pour rejoindre le haut de la falaise où se trouve le quartier du Sítio, très joli. 












Vues de la plage et du village depuis le haut de la falaise 
Nous arrivons vers 18h, il nous faut maintenant trouver un endroit pour se loger. Et à Nazaré, c’est ce qu’il y a de plus facile à faire. Les fameuses femmes de pêcheurs en costume traditionnel sont justement là pour proposer une chambre, un appartement voire une maison. A peine sortis de la voiture, une mamie nous aborde. Elle a un appartement à louer tout près de la plage. Une visite rapide, une petite négociation sur le tarif et voilà c’est fait. 18h30, nous avons un endroit pour dormir. Nous pouvons maintenant choisir parmi les nombreux restos, en majorité spécialisés dans le poisson forcément. Les rues sont déjà pleines de coureurs venues des 4 coins du pays et reconnaissables à leur tenue. Nous avons opté pour un riz de lotte et crevettes servi pour deux personnes directement dans sa grosse casserole de cuisson. Très bon ! 


De retour dans les rues toujours très animées, un coureur me dit que les dossards peuvent être retirés depuis 21h dans la salle du théâtre municipal. J’y vais donc rapidement, je repère mon nom dans la liste et voilà, je l’ai. Avant de partir, je jette un dernier petit coup d’œil à la liste des inscrits et là, je suis surpris du nombre de noms à consonance française. J’apprendrais plus tard qu’il s’agit d’un groupe de l’ACCF (Association Cheminote des Coureurs de Fond) qui participe à cette course depuis maintenant 23 ans. D’autres groupes sont là : suisses, italiens, espagnols. 

Ce semi-marathon a un surnom au Portugal : on l’appelle « la mère des semi-marathons ». C’est en effet le plus vieux semi portugais avec sa 35ème édition cette année. Pourquoi LA mère ? Tout simplement parce que le mot marathon au Portugal est féminin : « maratona ». 

Avant le coucher, je prépare mes affaires pour le lendemain, le maillot est prêt, dossard épinglé.







Jour J 
Après une bonne nuit de sommeil, je me lève tranquillement vers 8h30. C’est assez rare de participer à une course dont le départ se situe au pied de sa porte. Nous entrons dans un salon de thé pour prendre un bon petit déjeuner en faisant attention quand même, enfin surtout moi. Pendant que le reste de la famille termine tranquillement de manger, je me prépare tout doucement et je commence l’échauffement sur la promenade qui est également la large avenue servant de cadre pour le départ. Il est 10h et très vite, même si l’on est au mois de novembre, j’ai chaud ! Ca promet, heureusement il y a un peu de vent qui amène de la fraîcheur. 

Le départ est prévu à 11h au bout de la promenade pratiquement au pied de la falaise. C’est une ancienne gloire de l’athlétisme portugais féminin qui donne le coup de sifflet tant attendu après nous avoir adressé quelques mots d’encouragements. Cette dame s’appelle Rosa Mota et elle a un palmarès impressionnant avec entres autres : 

Championnats:
  • médaille d'or aux Championnats d'Europe d'athlétisme 1982 à Athènes (1er marathon de sa carrière et 1er marathon féminin de l’Histoire) 
  • médaille de bronze aux JO de 1984 à Los Angeles (1er marathon féminin de l’Histoire aux JO) 
  • médaille d'or aux Championnats d'Europe d'athlétisme 1986 
  • médaille d'or aux Championnats du monde d'athlétisme 1987 à Rome 
  • médaille d'or aux JO de 1988 à Séoul 
  • médaille d'or aux Championnats d'Europe d'athlétisme 1990 à Split 

Victoires sur des marathons internationaux :
  • Boston 1987 1988 1990 
  • Chicago 1983 1984 
  • Londres 1991 
  • Saint Sylvestre à São Paulo 1981 1982 1983 1984 1985 1986 
  • Rotterdam 1983 
  • Tokyo 1986 
  • Osaka 1990

C’est parti ! 

Le départ 


Un maillot du PCA en première ligne juste pour la photo !! A ce moment là, le futur vainqueur est derrière moi… 

Voilà, on est donc partis et comme je suis tout devant, je boucle le 1er kilo en 3’30 (c’était juste pour la photo !). Je ralentis immédiatement et adopte une allure qui me convient mieux. 

Nous effectuons d’abord une première boucle de 5km autour de la ville et après être repassés sur la zone de départ, nous quittons Nazaré pour rejoindre un premier village par des routes de campagne. Ca monte doucement mais longtemps, normal on s’éloigne du bord de mer. Au 7ème, j’accroche un petit groupe de 3 coureurs avec qui je vais rester pratiquement jusqu’au bout. Je croise déjà la tête de course, ils ont l’air facile, en plus pour eux ça descend maintenant... Le demi-tour se fait au centre du second village, au 12ème kilomètre avec passage sur les tapis « siffleurs » et leurs bips-bips générés par les puces (dommage pour ceux qui pensaient gruger en faisant demi-tour avant). Pour la petite histoire, avant l’arrivée des puces, les coureurs se voyaient remettre un collier autour du cou pour valider leur passage. Dans ce village aussi, un habitant a bricolé des « portiques » de douche alimentés par des tuyaux d’arrosage pour rafraîchir qui veut. Ca fait du bien car depuis le demi-tour, nous avons maintenant le vent dans le dos, donc plus d’air sur le visage et il fait tout d’un coup encore plus chaud. Je lâche maintenant mes compagnons de course et curieusement je dépasse quelques coureurs à l’allure très réduite. Quelque chose me dit qu’ils n’ont pas fait bip-bip, eux ! 

On se rapproche de Nazaré, on aperçoit déjà au loin la falaise qui surplombe la ville. 

Je suis maintenant sur la promenade, à un peu plus d’1km de l’arrivée. J’ai beaucoup de mal à finir, je paie sans doute les 3’30 du départ ! On entend le speaker encourager les arrivants sur leurs derniers 100m mais il se passe un long moment avant qu’il ne m’encourage moi. J’ai passé la ligne en 1h 26’ 47’’ (106ème sur 1039 arrivants, le premier finissant en 1h 09’ 26’’). Après avoir mis la puce dans une tirelire, j’ai droit à mon petit sac souvenirs (1 t-shirt + 1 assiette sérigraphiée avec l’affiche de la course + 1 gâteau au miel, spécialité d’une pâtisserie locale, partenaire de la course). 


Quelques courageux finissent pour leur part sur la plage pour se rafraîchir avec un bain de mer. 

J’ai donc fait ma première course en tant que vétéran. Je ne pensais pas que ça arriverait si vite. En fait, au Portugal, on est vétéran à partir de 35 ans. Heureusement j’ai encore un peu de répit ici ! 

Eh bien pour conclure, j’espère que ce petit voyage vous aura plût. Si un jour il vous vient à l’esprit d’aller faire un petit tour là-bas, n’hésitez pas à me demander conseil. Je pourrais même avec plaisir vous servir de guide à l’occas’ ! 

Arrivées des vainqueurs accueillis par des enfants en costume traditionnel.




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